Critique : BOXing dolls

Le concept

Je découvre «Petite bulle d’univers» avec le dixième numéro et donc le titre «BOXing dolls». Apparemment, les autres ont été fait avec la même approche.

Plutôt que de faire les illustrations à partir d’un récit, là, on part de l’œuvre d’un plasticien (Laura Vicédo dans notre cas) et l’auteur (Pierre Bordage) s’inspire pour créer une histoire autour qui n’est du coup plus totalement la sienne. Et ça marche très bien.

Pour information un coffret est sorti en trente exemplaires à l’occasion des dix ans de «Bulles d’univers». Il contient des textes inédit des différents auteur et 10 dessins (un par numéro) en grand et numérotés.

Les poupées

Je ne suis pas sur qu’il soit pertinent de séparer la partie «graphique» de la partie «écrite» puisque le tout forme un ensemble. Mais dans le doute, ça va quand même être plus simple.

Tout d’abord, le rendu sur le papier est excellent. On m’a parlé de sechage aux UV. Pour être tout à fait honnete, je suis loin de m’interesser à la technique ; mais il est indéniable que le rendu des couleures participe à donner vie aux poupées. On aurait presque l’impression de pouvoir voir notre reflet dans les pupilles si on se rapproche suffisament.

Sur les poupées en elles-mêmes, elles n’ont pas toutes le même niveau de détails, et cependant, toutes transmettent un sentiment fort. Tristesse, curiosité, sur la défensive, désespoir (oui, je n’ai pas dit «amour, joie de vivre, félicitée», c’est volontaire). Après je ne suis pas spécialiste, mais c’est assez rare que je m’attarde sur des illustrations, et là, il m’arrive de le feuilleter juste pour revoir ces petites poupées charmantes, bien qu’assez angoissantes dans leur ensemble.

La nouvelle

Les éléments qui m’ont perturbé

La première chose qui m’a un peu dérouté est la forme du récit. Le premier chapitre a pour titre une date, le deux premier § sont assez formels. Du coup, je me suis attendu à un tableau de bord. Et finalement c’est un récit à la première personne, absolument pas dans un style «journal de bord».

Ensuite, il y a une distinction qui est faite plusieurs fois dans le récit entre le «temps standard» et le temps sur la planète où le héros se trouve. Et je ne vois pas ce que ça apporte au récit. C’est anecdotique, je le concède.

La seule petite chose qui me chagrine, c’est que le personnage secondaire aurait mérité d’être un peu plus approfondi. Le récit aurait pu prendre une portée philosophique un peu plus large en consacrant un peu de temps à ce qui arrive à ce personnage. Surtout que j’ai cru à plusieurs reprises que ça allait être le cas.

Ce qui m’a plu

Le récit est très plaisant à lire (pour résumer succinctement).

L’ambiance va crescendo pendant toute la durée du récit. Il n’y a pas de cassure dans l’immersion, comme on peut en trouver parfois lorsqu’un auteur ne place pas au bon endroit un élément de l’histoire ou une explication. Là, les éléments de contexte accompagne les scènes sans les perturber. Le récit est du coup très immersif.

On est dans un univers de science fiction, mais en fait la nouvelle est dans le plus pur style «fantastique» . Dans le sens où la partie science fiction est vraiment juste le contexte de l’histoire. Finalement, on situerai l’histoire en pleine foret au milieu de la Creuse, ça ne changerait pas grand chose.

Il y a une réelle synergie entre les poupées et le récit. Et il y a aussi un jeu implicite avec l’auteur : «Qu’est ce que lui a vu dans ces poupées que je vois différemment». Comme la partie graphique est venue avant le récit, les poupées ne sont pas la représentation du récit. Quand une illustration est faite à partir d’un texte, les éléments qui sont dans le texte sont sensé se retrouver dans l’illustration, et ce qui est en plus, c’est l’illustrateur qui s’est fait plaisir ou qui a eu besoin de boucher un trou d’un élément non précisé dans le texte. Là comme la poupée est le point de départ, l’auteur décide de rentre certains éléments de la poupée comme principaux, mais on peut complètement se dire que les choses pourraient être différentes.

J’ai fait plusieurs fois des aller-retours entre le texte et les poupées pour vérifier les détails du texte et me demander si je n’aurai pas plutôt mis autre chose en avant sur cette poupée là.

Bilan

On est très loin d’un «simple» livre. Les poupées sont magnifiques, le texte est fabuleux. Bref, je suis tombé sous le charme. 🙂

Critique : Géniteurs et fils

Je tenais à commencer par cette œuvre vu que j’ai vraiment apprécié ce recueil. Ceci dit, je l’ai lu il y a un certain temps, du coup, on va faire en mode « free-style » et de mémoire.

Donc c’est un recueil de nouvelles, hétéroclite sur le style (parfois fantastique, parfois littérature blanche… varié en somme), mais constant sur la qualité. L’ensemble a été lu d’une traite avec beaucoup de plaisir.

En toute franchise, deux nouvelles ont une fin un peu attendue, ceci dit, ça ne gêne pas la lecture. De toutes façons, si le seul intérêt d’une nouvelle est la chute, c’est qu’elle n’est pas vraiment bonne. Je connais quasiment par cœur «Au prix du papyrus» (d’Isaac Asimov) et pourtant c’est un réel plaisir à chaque fois.

Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est qu’en plus d’avoir un éventail d’univers, on a aussi un éventail de «conclusions», de la plus optimiste à la plus pessimiste.

Bref, un recueil bien écrit, agréable à lire, pleins d’histoire franchement différentes les unes des autres. Bref, foncez !

La version papier : http://www.editionsduchatnoir.fr/catalogue/griffe-sombre/geniteurs-fils/

La version numérique (sans DRM, juste une watermark)  : https://www.7switch.com/fr/ebook/9791090627376/geniteurs-fils

Bienvenue à vous

Voici le premier article de ce blog.

Pour l’instant le design est relativement basique et il n’y a pas encore de critique de livres, mais ça va venir.

Pour vous situer le contexte, j’ai décidé d’ouvrir un blog «littéraire» pour me forcer à me remettre à lire. Du coup, je me fixe comme objectif de publier une petite critique d’un ou deux bouquins par semaine.

Je vous souhaite une bonne visite.